L'hyperglycémie post-prandiale est un phénomène trop souvent négligé par les patients aussi bien que par les médecins, les premiers pratiquant plus volontiers la mesure de la glycémie capillaire au réveil et avant les repas, les seconds ne réclamant aucune autre information. Même si son rôle spécifique dans le déterminisme des complications tardives du diabète, micro- et macroangiopathiques, reste un sujet controversé, il est incontestable que l'excursion glycémique post-prandiale joue un rôle important dans l'hyperglycémie globale et l'élévation de l'hémoglobine glyquée.

La mesure de la glycémie post-prandiale ou, de façon plus adaptée, de l'excursion glycémique post-prandiale, différence entre la glycémie post-prandiale et la glycémie pré-prandiale (delta glycémique post-prandial), est un élément d'autant plus important à mesurer qu'il existe des moyens spécifiques de le corriger. Ce delta glycémique post-prandial doit être compris entre 0,30 et 0,50 g/l et impose donc de mesurer, à une fréquence qui n'est pas nécessairement quotidienne mais élevée, des couples de glycémie, « couple pré-post prandial ». Les moyens spécifiques de corriger l'hyperglycémie post-prandiale peuvent être diététiques (diminution de la quantité de glucides absorbés, absorption d'un aliment riche en fibres et/ou à index glycémique bas) ou médicamenteux. Parmi les moyens médicamenteux spécifiques, on retient d'une part les inhibiteurs des alphaglucosidases qui peuvent être utilisés aussi bien chez les diabétiques de type 2 que chez les diabétiques de type 1, les glinides, les insulines analogues ultrarapides. Plutôt que s'attaquer à la normalisation de la glycémie à jeun et inter-prandiale avant de corriger « éventuellement » les glycémies post-prandiales, les auteurs recommandent la lutte simultanée et immédiate sur ces deux fronts, glycémie à jeun et inter-prandiale, et glycémie post-prandiale. Le moment optimal pour évaluer le pic glycémique post-prandial se situe autour de 1 h 15 pour les diabétiques de type 1 et de type 2.

Postprandial hyperglycaemia is a phenomenon often neglected by patients as well as doctors. While patients only voluntarily measure morning and preprandial capillary glycaemia, physicians do not encourage the measurement of anything further. The specific role of postprandial hyperglycaemia in the determination of late diabetes complications, such as micro- and macroangiopathy, remains controversial. It is however undeniable that the postprandial glycaemic excursion plays an important role in total hyperglycaemia reflected by an increase in glycated haemoglobin. The postprandial glycaemia measurement or, more appropriately, the postprandial glycaemic excursion (the difference between postprandial and preprandial glycaemia, also called the postprandial delta glycaemia), is important to measure and there are specific tools to correct it when abnormal. Postprandial delta glycaemia should lie between 30 and 50 mg/dl. It is thus suggested to measure it not necessarily on a daily basis, but when it is expected that the glycaemic couple, or “pre-postprandial couple”, is high. The specific tools for treatment of postprandial hyperglycaemia can be dietetic (carbohydrate quantity reduction or ingestion of fiber-rich and/or low glycaemic index foods) or medicinal. Among the specific medicinal treatments are the alpha-glucosidase-inhibitors (which can be used for both type 1 and type 2 diabetic patients), glinides and fast-acting insulins. Rather than first treating fasting and interprandial hyperglycaemia, as has been commonly done by physicians, the authors recommend the simultaneous treatment of pre-, inter- and postprandial hyperglycaemia. The optimal time at which to evaluate postprandial glycaemia is approximately 1 h and 15 minutes for type 1 and type 2 diabetic patients.